29 juin 1795 : l’étendard blanc de la monarchie flotte de nouveau sur Auray

Alors que la Terreur est officiellement terminée depuis la chute de Robespierre, en juillet 1794, la France reste profondément divisée. En effet, bien que la Vendée ait été brisée et qu’une paix fragile ait été instaurée par le traité de La Jaunaye, des foyers d’insurrection royaliste demeurent encore vivaces, notamment en Bretagne où les Chouans poursuivent leur lutte contre la République. En parallèle, les émigrés royalistes cherchent une nouvelle occasion pour reconquérir la France depuis l’étranger. C’est ainsi qu’une vaste expédition est préparée à Quiberon, suivie rapidement par quelques affrontements, dont l’un des premiers se déroule à Auray, le 29 juin 1795.
Un projet de débarquement
Depuis le début de 1795, les chefs royalistes en exil, installés à Londres et soutenus par le gouvernement britannique, préparent une opération militaire d’envergure. L’idée est de débarquer un corps expéditionnaire en Bretagne pour prendre contact avec les Chouans, déstabiliser la République et, enfin, marcher sur Paris. À cette fin, une armée de près de 5.000 hommes est rassemblée, encadrée par des officiers prestigieux tels que Joseph de Puisaye, Louis Charles d’Hervilly et Paul du Bois‑Berthelot. Les Britanniques, comme à leur habitude, financent l’opération et assurent la logistique matérielle en fournissant armes, navires et munitions.
Le débarquement est prévu alors sur la presqu'île de Quiberon, territoire encore instable mais moins risqué que la Vendée. Les premiers éléments royalistes débarquent ainsi le 27 juin 1795 sur la terre du pays d’Auray.
Une victoire royale inattendue
Cependant, la République veille. Le général Hoche, vétéran de la guerre de Vendée, est chargé de la surveillance de la côte bretonne. Dès qu’il apprend l’opération, il mobilise ses troupes stationnées dans la région. Son objectif est alors clair : ne pas laisser aux royalistes le temps de s’organiser et de rallier 12.000 Chouans prêts à reprendre la lutte. En effet, ces derniers, dirigés par le célèbre Georges Cadoudal, n’ont pas perdu de temps et ont même réussi à s’implanter dans la ville d’Auray, suite à la défection de la milice locale.
Apprenant cela, le 29 juin, une colonne républicaine décide de pénétrer dans la cité afin de chasser les insurgés. Mauvaise surprise pour les révolutionnaires, ils sont pris en embuscade par les Chouans qui se doutaient bien que la prise de la ville allait alerter les Républicains. Ces derniers sont alors obligés de battre en retraite face à la force du nombre et de la surprise.
Cette victoire, bien qu’ayant peu d’importance d’un point de vue militaire, est néanmoins lourde de symboles et donne de l’espoir aux royalistes : la reconquête de la France au nom des Bourbons est peut-être possible.
Repli et défaite
Hoche, apprenant la défaite subie par ses troupes, n’entend pas laisser les royalistes profiter de leur succès. De leur côté, les Chouans, inquiets de ne voir aucun renfort leur parvenir, décident d’évacuer Auray malgré leur victoire durant la nuit du 29 au 30 juin afin de se réfugier près de Carnac.
Ainsi, à l’aube, lorsque les soldats de la Révolution entrent dans Auray, ils ne rencontrent aucune opposition. Ce qui était alors une grande victoire ne fut en vérité qu'éphémère et devint, pour les émigrés et leurs partisans, une source profonde de malheurs et de souffrances. En effet, la répression et la vengeance révolutionnaires s'abattent rapidement sur tous ceux qui avaient apporté leur aide aux royalistes. Ainsi, près de 750 personnes sont exécutées, parfois sommairement, près d’Auray et seront appelées plus tard « les martyrs de Quiberon ».
La reprise de la petite cité bretonne verrouille également l’accès terrestre à Quiberon. Les royalistes se retrouvent alors désormais isolés sur la presqu’île où ils subiront les assauts de la République. Cette dernière finira, le 21 juillet, par réduire à néant ce projet d’invasion royaliste en faisant pleuvoir le feu, le fer et la mort.

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21 commentaires
Et la Bretagne continue à voter… à… gôôôche! À bâbord toutes!…
On ne peut revenir en arrière, il faut aller voter et pour d’autres cette fois ! Partout ou il existe des Royaumes, la monarchie en est réduite au folklore, sans aucun autre pouvoir que de signer ce que produit le monde politique qui à le vrai pouvoir !
Merci beaucoup de rappeler cet épisode malheureux pour notre pays . Dans l’Ouest le souvenir des colonnes infernales révolutionnaires est encore vivace mais il est complètement occulté dans les livres d’histoire
Exact! C’est, par ailleurs, les « méthodes » des colonnes infernales de Thureau qui ont inspirées le génocides futurs
C’est exactement la même chose en Espagne. On parle beaucoup de Franco, de son régime autoritaire – qu’ils qualifient de dictatorial, avec très peu de rigueur–, mais on ne parle pas des excès perpétrés par la Seconde République. Il faut tourner la page sur le meurtre de plus de huit mille personnes parce qu’elles étaient catholiques ; mieux vaut ne pas évoquer le meurtre ignoble et sang-froid de milliers de personnes à Paracuellos del Jarama…Toutes ces pages honteuses perpétrées par la gauche sont enterrées, et l’histoire de cette triste période espagnole est réécrite de manière ignominieuse.
À ce qui a été dit plus haut de manière si synthétique, il convient d’ajouter qu’après la proclamation de la Deuxième République espagnole – avec fraude électorale, désormais parfaitement documentée – le 14 avril 1931, et entre le 10 et le 13 mai, ils ont produit l’incendie de couvents furent incendiés entre le 10 et le 13 mai. Durant ces jours, une centaine de bâtiments furent incendiés, ainsi que des objets d’art inestimables, la deuxième meilleure bibliothèque d’Espagne (la Maison de la Profession Jésuite à Madrid), des cimetières furent profanés et plusieurs personnes furent blessées ou tuées. C’était un avant-goût de ce que les amis de gauche de la Culture et de l’Humanité allaient perpétrer plus tard.
Peut-on imaginer entreprise aussi mal préparée avec la trahison toujours à craindre de la GB toujours ravie de voir la France tomber dans la guerre civile qui entraînera la perte de son Empire au profit de l’Angleterre ?
Pactiser avec l’ennemi pour régler un problème intérieur n’est jamais flatteur. Il est préférable de ne pas s’en vanter !
Une royauté constitutionnel oui, pourquoi pas mais si on peut se débarrasser d’un président de la République après maintes dégâts parfois irréparables comme à présent, le roi c’est à vie. De toutes manières il y aura toujours de opportunistes.
Actuellement comme un certain palois et un vendéen !
Ah si si le drapeau fleurdelysé pouvait de nouveau pavoiser en France ! On a besoin d’oublier cette république faible, décadente, administrée par des lâches qui dénoncent notre histoire et renient notre identité culturelle, cette république qui nous abandonne faute de nous protéger..
Cette république qui n’est bonne qu’à augmenter les impôts et taxes et ne remplit plus son rôle régalien… Si on pouvait également se débarrasser de nôtre hymne national, chant révolutionnaire aux paroles haineuses…. Et se débarrasser de ces présidents qui se comportent comme des monarques décadents … Un rêve.
Je partage votre avis.
Et vous proposez qui? D’un côté le descendant du régicide, de l’autre, un espagnol. Je doute d’ailleurs que ses enfants (les héritiers, donc) parlent français.
Ni l’un, ni l’autre ne monteront sur le trône.. Lisez les prophéties de Marie-Julie Jahenny et vous aurez la réponse à votre question.
J’ai l’impression qu’on a tué au nom de la republique, autant qu’au nom de l’église…
Je dirais plutot « assassiné »
Nos amis les anglais ont toujours été d’une fiabilité et d’une loyauté sans faille ! En août 1914, les français ont payé un lourd tribu à la retraite du corps expéditionnaire anglais dans son île après une lourde défaite ; sans compter Jeanne d’Arc, Fachoda, Mers-el-Kébir, etc..
Ainsi que le signale Eric de Mascureau, la République (laquelle ? ) veille ! Les lois d’extermination des vendéens (civils et militaires) datant de cette époque (1793, soit il y a à peu près 250 ans) sont toujours en vigueur et les « républicains » de notre Assemblée dite Nationale refusent absolûment leur abrogation ! Pour veiller, elle veille , ni grâce, ni pardon, encore moins de regrets ! Et malgré celà, la Vendée a payé un lourd tribu à la victoire de nos armées pendant la 1ère guerre mondiale !
Une part de responsabilité de l’Angleterre dans la révolution ne fait pas de doute. Nous étions alors trop fort en Europe et la flotte de Louis XVI avec son aide à la jeune Amérique lui donnait des sueurs froides..
(la Vendée martyre reste notre fierté. )
Oui, dans le sens où l’aide de la France aux Etats Unis a ruiné encore plus la monarchie, d’où la convocation des états généraux. Pour le reste, non l’Angleterre, comme toutes les autres monarchies en Europe n’avait pas du tout envie de voir leur pays terminer comme la France, et donc ont tout fait pour vaincre la Révolution. C’était peine perdue, ils sont tous maintenant des démocraties, non pas au sens générique, on en est loin, mais au moins il y a un pouvoir politique qui gouverne pendant un temps limité, il y a des partis politiques, une alternance, etc… Dit autrement la Révolution a gagné même si certaines régions conservatrices ont mis du tempà s’y mettre. Il est très bien que le religieux n’ait plus rien à voir avec la politique du pays.
A @maury, pensez-vous qu’actuellement la religion n’ait plus rien à voir avec la politique ? La philosophie de la religion chrétienne (l’amour de l’autre) fait trés bien le jeu des gauchistes? D’ailleurs nombre de catholiques l’ont bien compris et désertent les églises infiltrées